Jerry, chien des îles- Jack London

Publié le 25 Août 2020

Mais les chiens étant des chiens avec leur manière floue, inarticulée, brillante et héroïque d'adorer les humains en se méprenant sur leur valeur, les chiens pensent à leur maître et aiment leur maître plus que les faits ne le justifient. Jack London

"Jerry, chien des îles" est l'un des derniers romans écrit par le grand romancier naturaliste américain, Jack London. Et pour, l'un de ses derniers romans, il retrouve un de ses sujets de prédilections, les chiens. Car c'est peu dire que Jack London aimait les chiens. Il y a d'ailleurs consacré sans doute ses deux meilleurs romans, "Croc-blanc" et le sublime "L'appel de la forêt".

Contrairement aux deux romans cités, "Jerry, chien des îles"n'est pas un roman qui se situe dans le grand nord américain. Non, il a pour cadre les îles du Pacifique où vécu et navigua l'écrivain à la fin de sa vie.

Jerry est un terrier irlandais dressé pour chasser les esclaves noirs qu'il considère comme des sous dieux par rapport à ses maîtres blancs. Tout chiot, il est donné au capitaine Van Horn, qui a bord de son bateau assure le trafic des esclaves noirs (les emmenant vers leur lieu de travail et les ramenant une fois leur contrat terminé). Personnage violent et tourmenté par un passé tragique, il se prend d'affection pour ce jeune chiot qui ne désire qu'aimer et servir son maître. Mais, la vie à bord d'un bateau négrier est dangereuse, et quand le navire se trouve attaqué par une tribu cannibale, Jerry est séparé de son maître et contraint de trouver en lui les ressources pour survivre.

C'est un roman violent qui évoque, sans manichéisme aucun, la traite des noirs dans les îles Pacifiques à la fin du XIX° siècle. Aucun des protagonistes humains n'est réellement sympathique (à l'exception du dernier couple qui sauve Jerry, image à peine caché de l'écrivain et de sa femme), que cela soit les négriers blancs ou les chefs de tribus qui n'hésitent pas à vendre les leurs pour un peu d'argents. C'est une vision très noire de cette période, et Jack London l'a décrit avec beaucoup de réalisme (ce qui fait de son histoire, un récit déconseillé aux enfants).

La force de ce roman revient cependant à son personnage principal, Jerry. London aime les chiens et cela se sent. Il les décrit comme personne. Bien loin des standards enfantins de disney, son chien est un chien. Et tous ceux qui ont eu une fois un chien dans leur vie, qui ont connu cet amour immodéré que ces êtres nous porte et qu'on ne mérite pas toujours, comprendra sans problème les réactions et les motivation de Jerry.

En bref, un très beau roman pour ceux qui aime les chiens et les récits d'aventure. Et puis, c'est du Jack London, un écrivain génial injustement relégué à la littérature jeunesse de peu d'intérêt. Il faut lire et relire Jack London.

Publié dans #Livres

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